De l'intérêt d'adopter un chiot Saarloos né de parents dépistés.


Les dépistages des reproducteurs nous tiennent à cœur car ils permettent d'offrir une garantie santé à l'adoptant ainsi qu'un avenir à la race du Chien-Loup de Saarloos.

Tenir compte du capital sympathie de l'éleveur est certes important pour le relationnel futur, car tout adoptant se retrouvera tôt ou tard avec diverses questions à poser. Même le futur adoptant qui a mis toutes les chances de son côté en se renseignant autant que possible et en multipliant les rencontres avec divers représentants de la race, aura à un moment donné, au cours de sa vie avec son Chien-Loup de Saarloos, des doutes, un besoin de conseils pratiques ou de nouvelles questions à poser. Et qui mieux que l'éleveur en personne sera alors le plus à même d'y répondre ?
Mais aussi sympathique que puisse être ce dernier, sa gentillesse ne garantit pas à elle seule que votre chiot est sain de maladies héréditaires graves et connues, si un dépistage génétique n'a pas été pratiqué au préalable sur les parents.

De même, l'étude du pedigree des parents est un critère important, mais il ne peut à lui seul donner toutes les informations nécessaires. Deux chiens d'apparence saine et dont les ascendants semblent indemnes peuvent donner naissance à un chiot affecté.

Chez le Chien-Loup de Saarloos il existe 5 affections pour lesquelles il est vivement recommandé de dépister les géniteurs :
- la dégénérescence myélopathique (DM),
- le nanisme hypophysaire (NH),
- la dysplasie des hanches ou dysplasie coxofémorale,
- les tares oculaires : l'Atrophie Progressive de la Rétine, dite "APR" et la cataracte héréditaire.
Pour plus de détails sur ces maladies, rendez-vous sur la page Santé

Fort heureusement, il existe un test génétique pour la DM et le NH qui permet de connaître avec certitude le statut du futur reproducteur quant à cette affection.
Pour ces 2 maladies, qui se transmettent chez le CLS de façon autosomale récessive, le chien dépisté peut être :
- sain : il ne présentera aucun signe de la maladie, ses chiots ne seront jamais atteints(ils seront au pire porteurs si le sujet est marié avec un animal porteur ou un atteint)
- porteur sain : il ne présentera aucun signe de la maladie, mais pourra tout de même la transmettre à sa descendance si marié avec un autre individu porteur ou un individu atteint
- atteint : le chien sera affecté par la maladie

Il est convenu que le nanisme hypophysaire (NH) est une maladie qui ne concerne que l'éleveur, le retard de croissance des chiots atteints est observable avant leurs 8 semaines, donc avant leur départ de l'élevage.
De plus, lorsque l'on marie 2 chiens porteurs, cette affection occasionne de petites portées.
Il est établi pour le Berger Allemand que 90% des chiots atteints se résorbent dans l'utérus de la chienne(avortement) ou meurent peu de temps après la naissance.
Cependant, il est déjà arrivé que des chiots survivent plus longtemps. S'ils ne résistent souvent pas plus de quelques mois, certains peuvent tout de même atteindre des âges plus avancés moyennant des traitements vétérinaires lourds et coûteux. C'est le cas de Saartje, née en 2003, morte à l'âge de 4 ans. Et Lilo née en 2008, morte à l'âge de 8 ans.
Bien qu'étant un problème qui ne concerne donc en apparence que l'éleveur, une question éthique se pose : est-il acceptable de prendre le risque de faire naître un chiot qui souffrira et mourra au bout de quelques heures de vie, ou subira d'importants traitements (opérations, injections, ...) pour espérer mener une vie normale.
Le test génétique pour dépister le NH est disponible depuis 2008, dès lors il n'y a plus lieu de prendre de risque, même s'il reste minime.

Pour de plus amples informations sur le NH et ses conséquences sur l'organisme des chiens atteints, nous vous recommandons la lecture de ce site : http://gsdpituitarydwarfism.weebly.com/ (en anglais)

La dégénérescence myélopathique (DM) est en revanche un problème qui va concerner l'adoptant, la maladie ne se déclarant que vers les 7-8 ans du chien atteint. Dès que les troubles locomoteurs apparaissent, l'état général du chien atteint se dégrade en quelques mois. Aucun traitement efficace n'existe aujourd'hui.
Là aussi, un test génétique est disponible depuis fin 2009, dès lors il est inadmissible qu'il puisse encore à ce jour naître un chiot atteint.

Malheureusement, il n'existe pas encore de test génétique pour dépister la dysplasie de la hanche, ni les tares oculaires. Les dépistages disponibles à ce jour ne permettent donc pas de savoir si les reproducteurs sont porteurs ou non de ces affections.

La dysplasie de la hanche est une affection dite multifactorielle. Plusieurs gènes sont impliqués dans sa transmission, ce qui rend son élimination difficile. Le chien peut hériter d'une certaine "prédisposition" au développement de la dysplasie. Ses conditions de vie au cours de la croissance : une prise de poids trop importante, un apport nutritionnel excessif-déséquilibré, une hyperactivité, un choc traumatique, constituent des facteurs environnementaux pouvant, sur un chien génétiquement atteint, faire apparaître ou aggraver le développement et les symptômes de dysplasie de la hanche.
De nombreux chiens issus de parents dysplasiques sont potentiellement porteurs de la maladie mais ne développeront aucun signe de la maladie. Ce qui explique la difficulté à mettre en œuvre des mesures de prévention et le fait de voir naître des chiots dysplasiques dans des lignées jusqu'alors indemnes (parents et grands-parents sains).
Sur ce sujet, il est donc impossible de prédire, avec certitude, quel sera le résultat exact d'un mariage entre deux individus donnés.
Cependant on peut mettre le maximum de chance de son côté en tenant compte de la généalogie, et en reproduisant sélectivement des animaux dépourvus de dysplasie.

Concernant les tares oculaires, pour le Chien-Loup de Saarloos, on ne s'intéresse qu'à l'Atrophie Progressive de la Rétine (APR) et la cataracte héréditaire, qui semblent toutes 2 se transmettre de façon autosomale récessive, tout comme la DM et le NH.
Or, il n'existe aucun dépistage génétique pour ces 2 tares oculaires et seul un examen oculaire du sujet par un spécialiste peut révéler l'existence ou non d'une de ces pathologies à l'instant T. Seule l'étude de la généalogie peut actuellement nous permettre de savoir si tel ou tel chien est porteur d'une de ces maladies (parents dépistés sains après la saillie et éventuels descendant(s) atteint(s) ).
C'est une situation assez problématique dans le sens où un chien dépisté sain à 1 an peut s'avérer être atteint au dépistage suivant. Le plus souvent ces affections se déclarent avant les 5 ans de l'animal.
Il est par conséquent recommandé de faire examiner les reproducteurs avant chaque saillie, et de renouveler les examens tous les 2 ans.
Cela permettra d'écarter les individus atteints et, s'il y a lieu de rester vigilant sur une descendance dont un (ou des) ascendant(s) serai(en)t atteint(s).

Des recherches sont en cours pour ces 2 affections oculaires afin de mettre à disposition des éleveurs des tests génétiques et ainsi faciliter leur travail de sélection sanitaire. Pour constituer une banque de données exploitable, les laboratoires ont besoin d'échantillons de sang de chiens atteints, ainsi que de sujets proches (frères et sœurs, ascendants et descendants directs).
Pour l'APR : https://www.ruhr-uni-bochum.de/mhg/fors_hunde_gpra.php (allemand)
Pour la cataracte héréditaire : http://www.koirangeenit.fi/english/projects/ongoing-research-projects/eye-diseases/cataract/ (anglais)